IIl y’a 18 ans, lors d’une adresse en présence des parlementaires angolais, Jacques Chirac, alors Chef d’Etat français prononça ces propos La démocratie est un luxe pour les africains » . Certes, il faudrait craindre que cet extrait soit incompris, du fait notamment qu’il puisse ouvrir la porte à toutes les interprétations, les moins objectives notamment. En effet, il est aisé de constater que chaque année, des scrutins sont régulièrement organisés. Le politique africain aurait sans doute compris que la légitimité politique s’obtient dans les urnes, et non dans les casernes. Cependant, la crédibilité d’une démocratie ne saurait se limiter au respect de ce “cycle électoral“. Il ne suffirait pas que de façon régulière, le corps électoral soit convoqué, mais il faut que le scrutin soit comme il est coutume de l’entendre en Afrique:“libre et transparent“. La transparence étant sans doute le thermomètre d’une démocratie vitale et bien portante.

D’autres Etats comme la Namibie et la Zambie excellent aussi dans cet art. Des Etats qui ont appris avec maestria l’art d’obtenir la légitime politique du souverain primaire et non pas en mobilisant les casernes militaires ou autres réseaux obscurs françafricains… Evidemment, l’échec ne tient pas de l’incompatibilité de l’Afrique à la démocratie, mais plutôt du non respect des règles démocratiques. Les propos tenus il y’a dix neuf ans par Jacques Chirac s’expliqueraient dans certains exemples, mais il faut se garder d’en faire une généralisation.

La démocratie en Afrique devrait encore suivre son chemin de croix pour qu’elle soit effective et bénéfique à tous. Probablement le temps que ses bourreaux disparaissent peu à peu de la scène politique ou tout simplement qu’ils se convertissent réellement à la démocratie. Cependant, sur ce dernier point, un adage africain est formel:” le chien ne change jamais sa façon de s’asseoir“. Doit-on raisonnablement penser qu’une reconversion soit possible ?

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