Démocratie sauce banane

«On n’a que ce que l’on mérite. L’adage va plus loin en affirmant qu’on n’a que les dirigeants que l’on mérite d’avoir. Pour qu’une classe politique soit positivement productive, il faudrait au préalable que ses acteurs soient qualitativement au point. La qualité du personnel politique détermine leur rendement. En d’autres termes, des travaux de piètres politiciens ne peuvent résulter que des réalisations d’une piètre qualité. Une telle affirmation ne dépend pas du degré d’imprégnation démocratique d’un État. Cela est d’ailleurs valable que l’on soit en démocratie ou dans un régime politique autoritaire.
Il est évident qu’une telle affirmation n’implique pas le fait qu’il faille nécessairement être diplômé en science politique ou en économie pour prétendre exercer une brillante carrière politique de premier plan. A ce propos, l’exemple de Lula Da Silva, ancien président du Brésil est assez éloquent. A son actif, aucun diplôme universitaire. Néanmoins, pour plusieurs analystes, il demeure le meilleur leader latino-américain des vingt dernières années. D’importantes politiques sociales ont été réalisées, le Brésil n’a certes pas encore gagné le combat contre la pauvreté, mais un grand bond vers l’avant a été fait. Le secret d’un tel succès: le patriotisme et le sens du devoir.
Servir et non se servir
Le patriotisme, quel gros mot! C’est une vertu qui devrait habiter tous les dirigeants. L’amour de la patrie est à la base de toute volonté de servir, d’apporter sa contribution à la construction d’un État. Ce faisant, on s’engage à servir son pays et de ne point se servir à son détriment.
Ainsi, en démocratie, que l’on soit lettré ou pas, cela ne saurait fonder le fait que l’on soit discriminé. Des intellectuels se sont succédés à la tête des États africains, mais le bilan de leur gestion est loin d’être des plus reluisants. Capacité de gestion d’un État ne rime nullement avec le bagage intellectuel.
Ce serait plutôt la capacité d’écouter, de consulter en permanence et le fait d’être entouré d’une équipe dynamique qui viendrait combler ce vide intellectuel. Autrement dit, c’est l’aptitude à être un bon manager qui solutionnerait tout. Pour ce faire, le salut de nos démocraties africaines passerait par un casting réussi de technocrates entourant les décideurs politiques, en lieu et place des choix hasardeux dignes d’une bonne sauce banane !