Back to Africa: enjeux et perspectives

Depuis la nuit des temps, l’être humain s’est toujours déplacé à travers le globe, cela en poursuivant un objectif non voilé, son bien être. Ces migrations n’ont pas toujours été dictées par les mêmes motifs, car la notion de bien être implique aussi bien la recherche d’une stabilité financière, la recherche d’un espace vitale fin de préserver sa vie. De plus, dans le droit fil des raisons pouvant expliciter un tel désir sont entre autres sociales et économiques, culturelles, mais également d’ordre sécuritaire.
Ainsi, l’Afrique dispose d’une forte diaspora à travers le monde. Il est évident qu’une partie de celle-ci l’est du fait de la traite transatlantique, laquelle a arraché au continent plus de 70 millions de natifs africains. A ces derniers s’ajoutent les migrants volontaires ayant quittés volontairement le continent. En effet, il n’est pas question de se focaliser sur les éléments ayant justifiés le départ inopiné du continent, mais plutôt de ce qu’il en est d’un retour vers le continent noir. Au sujet de cette problématique que l’on pourrait qualifier de “Back to Africa“, Plusieurs théories et idéologues se sont prononcés, cela en vue d’encourager le retour aux sources. Aussi, toutes ces théories ne se fondent pas toutes sur les mêmes principes, d’ailleurs elles n’ont pas vocations a réaliser le même projet social.
Des principaux théoriciens du concept figurent en bonne place l’idéologue jamaïcain, l’honorable Marvin Garvey. Sa théorie est toute claire, l’épanouissement réussi de l’homme afro ne peut se réaliser qu’en terre africaine. De ce fait, l’africaine a le devoir de contribuer au développement du continent, ou qu’il se trouve, quoi qu’il y fasse, il devrait penser à rentrer faire profiter au continent toute l’expérience apprise. Aussi, suivant les pas de Marcus Garvey, le président Jomo Kenyatta à l’endroit de la jeunesse africaine tint à peu près le même discours. En effet, il leur dit entre autre “allez-y, voyez, apprenez et revenez travailler pour le continent“. L’Afrique a aujourd’hui rendez-vous avec l’histoire et, il n’est nullement question de louper cette opportunité. Du fait de son histoire coloniale, le continent a considérablement pris du retard sur tous les plans.
Néanmoins, l’Afrique a le mérite d’avoir une diaspora riche en expert en tout genre, capable une fois de retour en terre africaine de contribuer à son envol et par la même occasion avoir un impact positif sur la croissance économique du continent. Ainsi que ce soit dans le secteur privé que dans le public, l’Afrique est une désormais une terre d’opportunités que les afro descendants devraient exploiter. Le continent ressemble précisément à une forêt vierge en attente d’être exploitée. Il est évident qu’une telle entreprise aventure nécessité un climat politique et économique apaisé, ce que le continent n’est pas à mesure de garantir à 100%, mais à ce sujet il y a toutefois quelques points positifs à signaler.
En effet, l’Afrique caricaturale des coups d’état militaire à répétition n’a pas encore disparu de l’esprit des détracteurs du continent. Par ailleurs, il faut aujourd’hui avoir le courage d’admettre que cette Afrique n’est plus qu’un lointain souvenir. Les éléments qui, à ce jour permettent d’effectuer une telle affirmation sont d’une part la stabilité des institutions publiques africaines et d’autre part l’amélioration du tissu économique. En ce qui concerne la stabilité des institutions publiques, il convient de préciser que de façon cyclique, sont tenues en Afrique d’élections politiques. Elles ne sont certes pas toujours régulières, mais elles ont le mérite d’avoir entériné un principe que c’est par le biais d’un scrutin que l’on devrait accéder au pouvoir. Pour dissuader toute tentative de recourir à un coup de force, l’Union Africaine n’hésite plus à suspendre tout Etat où se serait produit un coup de force.
Enfin, pour ce qu’il est de l’environnement économique, les énormes progrès effectués en matière de bonne gouvernance et le fort taux de croissance économique sont d’attractifs indicateurs économiques à même d’encourager une importante implication de la diaspora africaine. Les secteurs tels que les télécommunications, l’éducation, la santé, le bâtiment et l’industrie pétrolière sont à la recherche d’un personnel qualifié. En effet, en analysant la situation de l’Angola qui, à ce jour est devenue un véritable El Dorado pour la classe moyenne portugaise fuyant la crise ayant frappé de plein fouet la péninsule ibérique. Au-delà de l’exemple angolais, la Guinée équatoriale, le Nigeria et le Ghana sont autant d’exemples de l’attractivité du continent. Hormis l’Afrique en proie à la famine et aux conflits armés, il y a aussi cette Afrique silencieuse qui avance en se construisant.
Toutes fois, il sied de préciser que le Back to Africa se justifie du fait que les afro descendants ont la légitimité à œuvrer pour le développement de l’Afrique et en tirer profit. Pour ce faire, le plus important c’est : l’engagement ! Voilà la clé de voûte qui devrait permettre à la diaspora africaine de réaliser ses projets. Les obstacles sont nombreux, la crainte d’un saut dans l’inconnu, le risque d’une crise politique majeure constituent à ce jour de véritables freins à l’investissement. Ce qui manque le plus c’est l’audace, alors chers africains, osez !