CED KONCEPT, apocope du prénom cedrick, est considéré comme un ovni dans le microcosme du rap congolais en rdc. débarqué à lubumbashi au début de ce millénaire, en dilettante avéré, le futur maître de cérémonie est groupie des collectifs en vogue à l’époque : lubum konnexion, akademy 2 luboom, adks, arm… la sévérité de ses parents ne lui permet pas de se lancer dans une quelconque aventure extrascolaire.

il aurait attendu l’année deux mille dix, diplôme d’études supérieures en main, pour qu’enfin s’ouvre devant lui les portes des studios. ce jeune designer, présentateur et monteur d’émissions s’est entouré des producteurs de sons comme dx armel, g’sparks, et de cette collaboration sort le titre « rappa mwela manyi », produit par tegra records de simms lumami. un essai qui se transforme vite en coup de maître en récoltant un succès fulgurant auprès du public et de la critique. peu de temps après il fonde le groupe akaaateam avec madia (son compagnon de toujours) un chanteur a la voix suave et puissante et après un temps caseiro un rappeur au flow swahili fluide et rapide rejoint le mouvement.

Il garde le ton juste quand il fait part des ses observations, l’anecdote du « rappa mwela manyi » est lourde de sens : l’exode rurale que connait la ville de lubumbashi apporte avec lui des phénomènes qui bousculent les codes de vie. pour apporter du neuf au rap lushois quelque peu sclérosé, il choisit de s’exprimer en patois congolais (swahili, tshiluba) sans verser dans les pastiches.

les lubies du rap outre-atlantique n’ont qu’un effet sommaire sur le réalisme de ses propos. derrière son sourire enchanteur et son regard narquois sur l’actualité du pays se cache le désir de dire des choses. cet alchimiste a su trouver la pierre philosophale de sa musique ; son éclectisme passe par le folklore, l’afro beat, le blues, la house music ; un engagement à promouvoir la culture et les langues congolaises à travers les musiques urbaines.il se présente comme le porte-étendard de ces jeunes qui perpétuent le rap après le rêve étiolé des prédécesseurs qui n’ont pas pu concilier rap et vie quotidien quand on sait que les succès d’estime récolté n’est pas suivi d’un succès commercial dû à l’absence des structures de production et d’une véritable économie musicale. il affirme tenir sa passion de la musique de son grand-père qui jouait de l’accordéon et du xylophone. ëtre passé dans les arcanes de cette musique fait de lui un rappeur aguerri dit-il: “depuis mes débuts j’ai toujours voulu rapper mieux que lyzone (un grand rappeur du quartier à l’epoque) il était mon conseiller et mon mentor“.

dans la foulée se prépare l’album « umwa bualu » mais en attendant certains singles annonciateurs tournent déjà en radio tel que le titre « mpwekelela »en collaboration avec le dj g’sparks qui l’introduit dans les playlists à l’international (irlande, togo, nigéria, ghana, afrique du sud…) et depuis devenu un hit national. artistes à diverses casquettes sous l’impulsion de medi vey un chanteur agueri,un ami et un frère il se découvre un talent pour le chant,sa voix à la teinture blues,folklore fait de lui un chanteur différent et envoûtant et depuis c’est tout le monde qui l’y pousse dx armel,madia,spilulu…

quand il parle d’amour ced c’est un peintre il manie les mots avec autant de finesse d’ou lui est venu le surnom de ceducktion depuis la sortie de son liboma “un hymne à l’amour”. enfin on citera parmi ses collaborations: la première partie de fally ipupa au stade de la kenya (lubumbashi), les premières parties de youssoupha (lubumbashi), de la fouine (lubumbashi), du célèbre duo nigérian p-square (lubumbashi), « un son d’ici » avec sholo (artiste de kin), la participation au projet getloud avec alesh (kisangani) et tant d’autres.

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