Plusieurs  jours durant, le tout-Brazza a retrouvé son grand éclat de rire … Le festival international du rire TuSeo, dans la capitale congolaise, a été un succès plus qu’inimaginable. Organisé chaque année par l’association des femmes artistes du Congo (UFAC), le festival Tuseo rassemble de nombreux humoristes et artistes professionnels afin d’échanger leurs expériences entre Africains mais aussi avec des humoristes d’ailleurs. Une occasion pour l’équipe de KongoKafe de rencontrer Lauryathe Bikouta Directrice générale de TuSeo.

KK: Bonjour Lauryathe Céphyse Bikouta…Comment pourrait-on vous présenter aux lecteurs ?

Lauryathe Bikouta: Je suis Lauryathe Céphyse Bikouta, promotrice de culture africaine, initiatrice et directrice du festival tuSeo, le rendez-vous international du rire qui se déroule à Brazzaville depuis 10 ans déjà. Je suis une passionnée de la culture et de la communication, une actrice de la société civile pour le développement socioculturelle des populations.

KK: Vous venez de réussir le pari de votre 7e édition avec comme moment fort la célébration de vos 10 ans, quels bilan faites vous de cette édition?

Lauryathe Bikouta: TuSeo totalise effectivement dix années depuis la réalisation de la première édition qui s’était tenue du 28 au 30 octobre 2004 au CFRAD à Brazzaville. C’est un long parcours, une belle aventure qui a eu ses moments de joie et de tristesse aussi. Arriver à l’étape actuelle n’est pas chose facile dans un pays qui est le nôtre. Les projets de la société civile ne sont pas accompagnés comme il se doit, sauf par les discours plaisants, des paroles stériles quand tu as la chance d’être dans un même espace que le diseur qui veut se donner un air important et surtout responsable. Très souvent c’est dans un milieu ou le type n’a rien à te dire et il est obligé d’ouvrir sa bouche pour ne pas étouffer de honte bref…

La 7ème édition a vécu, pendant six jours l’événement était à la hauteur de nos attentes en du moins sur le plan de l’artistique, de la logistique, du contenu du festival avec toutes les activités inscrites au programme. La fidélité et la confiance que nous accordent nos anciens partenaires comme l’Institut français du Congo, radio mucodec, Tv5monde, Mossibet’ke, les courageux, l’association Lenda dans l’implication du festival est un grand réconfort. Cette année nous avons attiré l’attention d’autres partenaires. Ragec, le groupe Sorom color, Cyriaque Bassoka Production, radio magnificat, Flashcom, Dvd David, Mercier de l’Art, Ifrikiamag, le festival Feux de Brazza et la Mairie de Mfilou.

Le bilan satisfaisant dans la mesure ou nous avons battu le record de l’édition 2013. Entre les découvertes et les retrouvailles, le public a apprécié tour à tour les grands noms de la comédie africaine et européenne comme Valery Ndongo, Frédéric Gakpara, Gbazé Thérèse, Titus Kosmas, Farid Chamekh, les Y’a nos styles, Julien de Ruyck, Banda Samandare, Saigneur du rire, Prodige Héveille, Didier Besongo 2 bb, Ririclos, Richilvie Babela, la bdéiste Elyon’s, Epela d’Azur, Eved Voice qui ont donné de la couleur à cette nouvelle édition.

KK: Quel était la particularité de cette nouvelle édition ?

Lauryathe Bikouta: Des bons partenariats qui nous ont permis de donner l’occasion à une douzaine des jeunes congolais novices dans le domaine vidéo, d’appréhender les médias dans l’exécution d’un événement sa promotion, sa mémoire et sa valorisation à travers un atelier sur le thème de « éducation des jeunes à l’image » au cours d’une formation de dix jours donné par Antoine Crevon de l’association Culture et Nature basée au Havre en France. Notre festival a rimé aussi avec atelier stand-up avec le soutien de l’Institut Français du Congo. Dix humoristes ont été reçu dans l’atelier Africa stand-up animé par l’humoriste camerounais Valery Ndongo. La fin de cette formation a été soldée par une restitution de trois sketchs en prélude au spectacle « Voir Paris et mourir jeune » de Valery Ngondo. Le public de tuSeo a ainsi vu naitre trois nouveaux talents Gaylor Ngamelibo (RDC) et Naz-R et Juste Parfait (Congo). Enfin la découverte d’une Bdeiste talentueuse Joëlle Ebongue dit Elyon’s venue du Cameroun dans le cadre de la présentation de sa BD intitulée « La vie d’Eben Duta », dans la sous région. Après une mini tournée test de Juin à Septembre 2014 en France, Belgique, Allemagne, Congo-Brazzaville à travers tuSeo a reçu l’étape Afrique Centrale. Une belle aventure relatée aussi devant le public à travers un stand-up de 15 minutes intitulé « Comment bien rater sa vie ». Toute cette belle programmation super riche et bien colorée a rendu très heureux notre public.

KK: Quelles sont les secrets de cette réussite et les difficultés rencontrées lors de cette édition ?

Lauryathe Bikouta: Parfois, je mets en équation la dépense d’énergie déployée durant presque toute l’année pour aboutir à cinq ou six jours de fête dans le rire avec la garantie qu’ils sauront divertir le public. Cette énergie que nous consacrons à l’organisation du festival tuSeo pour le faire mieux connaître, ce nombre d’heures de nos loisirs que nous passons à préparer un nouveau rendez-vous, nous ne les regrettons absolument pas, puisque nous sommes convaincus que notre festival, est une composante importante de la culture et de l’éducation citoyenne par le rire. D’où le courage renouvelé à chaque édition, toujours tenté de faire mieux par une bonne organisation, une bonne équipe, le professionnaliste de nouvelles initiatives, des opportunités de productions, de découvertes, de rencontres et d’échanges ; faire de chaque nouvelle édition un rendez-vous à répercussion particulière, surtout les difficultés restent d’ordre financier surtout. Au niveau de la logistique nous avons encore eu le soutien de notre partenaire depuis neuf ans, l’Institut Français du Congo et cette année pour la première fois, nous avons bénéficie des structures construites à la Mairie de Mfilou par le festival Feux de Brazza, avec lequel, la mutualisation des efforts a été bénéfique. Nous avons ainsi hérité pendant toute la période de préparation de tuSeo 2014, d’un bureau confortable et d’un grand village du festival ou nos partenaires avaient des stands à leur disposition afin de mieux faire connaitre leur produit. Cette présence dans le 7e arrondissement de Brazzaville nous a permis aussi d’entrée en contact avec la population de cette zone qui a découvert et adopté notre festival. Notre but, vous l’avez compris, est de conduire les humoristes africains à l’excellence. Le festival tuSeo rime avec le mot convivial, il a ses moments de joie et d’amitié mais aussi ses peines. En dix ans d’existence le festival est devenu la référence du rire au Congo. L’objectif fixé s’affirme peu à peu, mais il y a encore du chemin faire pour, un pari qui ne saurai être relevé sans l’aide des pouvoirs public et d’autres Société qui trainent à nous rejoindre.

KK: Personnellement, croyez-vous que le public a répondu massivement cette année ?

Lauryathe Bikouta: Ah oui, c’était très visible le public que je tiens fermement à remercier encore est un grand apport au festival. Pour une première fois je suis vraiment nostalgique (rires).

KK: Les impressions des artistes invités ?

Lauryathe Bikouta: Les artistes sont repartis très contents, surtout ceux qui ont foulé l’Afrique, le Congo et Brazzaville et la scène internationale du festival tuSeo pour la première fois. Je peux citer. Les humoristes Banda Samandaré du Tchad, Farid Chamekh, Antony Figuierdo et Indiaye Zami le duo du groupe les Y a nos styles, Julien de Ruyck, Antoine Crevon, Eric Ehenou, directeur du festival du rire et de Slam du Niger.

« C’était parfait ne t’inquiète pas! J’ai adoré ce séjour au Congo et les Congolais et le spectacle était super J’ai eu de belles surprises c’était mortel… c’était très bien moi je me suis très bien senti chez toi… je t’encourage a foncer l’Afrique est un vivier de talent j’ai kiffé il y a des bons ! Je suis sur que tu as tapé fort cette année et que ça a fait parler… Du coups ça sera de plus en plus un succès…Et oui et lâche le pas !!…Nous avec Antho et Indiaye…On était ravie…Moi je t’encourage vraiment c’était vraiment bien… Le kif du début a la fin…Oui voilà avancé ensemble il y a tellement à faire m’a confié Frarid Chamekh au cours d’une conversation.

KK: Que peut-on attendre déjà de la prochaine édition ?

Lauryathe Bikouta: La prochaine édition programmée du 20 au 24 octobre 2015 promet une édition plus meilleure que celle que nous venons de passer. C’est sous le signe de l’endurance que nous allons la vivre, donc gardez votre souffle.

KK: Un dernier mot?

Lauryathe Bikouta: Merci à l’Institut Français du Congo, à Radio Mucodec, à TV5MONDE, au festival Feu de Brazza, à la Mairie de Mfilou, à Ragec, au groupe Sormo color, à Flash.com à Mercier de l’Art, à Ifrikiamag, à DVD Davy, à l’association Les courageux, à Mossibet’ke à l’association Lenda, à la Mairie de Mfilou Ngamba qui nous accueilli pour la première fois. sans oublier les individualités qui ont mis la main à la poche pour nous accompagner. Je renouvelle les plus sincères et les plus chaleureux remerciements à tous ceux qui nous sont dans l’ombre pour accompagner dans ce beau et grand projet. Merci aux membre du comité d’organisation, à nos bénévoles, nos consultants, à mes amies surtout Karine Kitoko, Lyne Mikangou, Nana Aurelie, Stelle Odi, Mireille Opa, Claudia Haidara, Gomez Ossina, Sylviane Locko, Edrine Samba, Annette Matondo, Hermione Ngoma, Fine POaty Ella Omberoba, Azaad Bitemo, Gracia Bikouta, Berthe Obili, Edith Itoua… toutes ces femmes aux service de la culture, à ma famille, au public qui nous apporte son énergie, pour donner toute l’envergure nécessaire à cet événement d’exception à Brazzaville.

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