Parmi le panel d’avocats inscrits au barreau de Brazzaville, on devra compter très bientôt sur des jeunes femmes dynamiques qui  s’activent déjà assez bien dans l’exercice de la profession d’avocat. C’est le cas de Mathilde QUENUM, une future avocate sortie de l’Ecole Nationale de la Magistrature de Brazzaville qui vient de mettre à contribution son ouvrage “Le parcours de l’élève avocat au Congo” pour la postérité des amoureux du Droit.  Kongo Kafé est allé à sa rencontre à l’occasion à du mois dédié à la femme.

KK: Pour nos lecteurs et nos lectrices, pourriez-vous nous faire une brève présentation de vous ?

MQ: Je m’appelle Mathilde QUENUM, j’ai 31 ans et je suis Juriste au sein d’un cabinet d’avocats au Congo Brazzaville  dans lequel je suis en attente de devenir avocate, après avoir soldé mon parcours universitaire d’un Master en Droit des affaires et du Diplôme Supérieur de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM). En parallèle je donne des cours de Droit auprès de la Haute Ecole Leonard de Vinci au Congo Brazzaville.

KK:  Quel a été votre premier contact avec le Droit ?

MQ: Toute petite déjà j’ai été amenée à vivre avec le Droit, car je suis issue d’une famille de Juriste, et je suis la fille d’un avocat. Ce qui m’a plutôt naturellement conduit à poursuivre des études de Droit.

KK: Qu’est ce qui a motivé votre choix pour le barreau ?

MQ: Après quelques expériences professionnelles en tant que juriste d’entreprise (très courtes furent-elles), j’ai décidé de me lancer sur les pas de mon Père au regard des injustices et des méfaits constatés au sein de la société dans laquelle j’ai grandi, avec cette grande envie de défendre les droits des personnes et des biens.

KK: Parlez-nous de votre livre « Le parcours de l’élève avocat au Congo » ?

https://www.amazon.fr/parcours-l%C3%A9l%C3%A8ve-avocat-Congo/dp/1326929445

MQ: Ce livre est un ensemble de réponses que se pose tout étudiant voulant devenir avocat au Congo, au sortir de ses études en Faculté de Droit. Durant mon parcours j’ai rencontré certaines difficultés que j’ai souhaité éradiquer pour les générations futures d’élèves-avocats. Ces réponses que j’ai moi même eu bien tard, je les mets à la disposition de tous afin de faciliter le parcours de la formation Barreau à l’Enam, aux futurs candidats.

KK: Avez-vous rencontré des difficultés dans la rédaction de ce livre ? difficultés en termes de sources (lois, doctrines, jurisprudence…)

MQ: Oui j’ai rencontré certaines difficultés dans la rédaction de cet ouvrage, en particulier concernant les sources qui m’ont permis de réunir les informations nécessaires. Mais avec le temps, des fouilles approfondies, des enquêtes et interviews, j’ai pu mener à bien l’écrit de ce qui se doit d’être vu comme un guide.

KK: Pensez-vous que la profession d’avocat a un bel avenir au Congo Brazzaville ?

MQ: La profession d’avocat est une profession noble, libérale et indépendante qui se choisi par passion et dévouement pour la défense des intérêts d’autrui. En travaillant tous les jours à maintenir son trait de noblesse, la profession d’avocat est loin de se voir dépérir.

 

KK: Est-il facile pour les jeunes femmes d’exercer une profession d’Avocat au Congo ? le Congo a-t-il un nombre suffisant de femmes avocates ?

MQ: Il y’a de plus en plus de femmes qui passent le concours et sont admises à la formation de l’ENAM pour devenir avocates. Les conditions d’entrée, comme je le précise dans mon ouvrage, sont les mêmes pour tous, hommes et femmes. Donc toutes les femmes détentrices d’une maîtrise ou diplôme équivalent, peuvent passer le concours et prétendre à la formation pour devenir avocate.

Quelques chiffres : 2015 : 6 filles sur 18 candidats, 2016 : 6 filles sur 13 candidats…

Ce qui avec le temps, finira par réajuster la balance entre le nombre de femmes actuelles et celui des hommes avocats.

KK: La formation à L’école Nationale de la Magistrature répond telle aux normes actuelles de la formation outre les frontières du Congo ?

MQ: Il n’y’a pas de normes communes de formation à la profession d’avocat à travers le monde. Chaque pays a ses règles et formalités. Néanmoins, dans la forme la formation est assez similaire à celle prévue sous d’autres cieux. Par exemple elle est de deux ans au Congo, au Bénin, au Cameroun, de 18 mois en France. En RDC il n’y’a pas d’école de formation et les conditions d’accès à la profession d’avocat sont différentes à celles prévues dans la loi n° 026-92 du 20 août 1992 sur la profession d’avocat au Congo.

KK: S’il vous était donné la possibilité de faire une proposition de loi au nom de la femme congolaise, elle porterait sur quoi ? Et pourquoi ce choix ?

MQ: La profession que j’ai choisie est plutôt celle de défendre les droits des justiciables et donc ne me donne pas accès au pouvoir de légiférer.

Cependant, s’il y’a une loi dont je proposerai la réforme ce serait celle qui organise les règles et modalités d’exercice de la profession d’avocat au Congo. Comme je l’ai souligné dans mon mémoire de fin d’études à l’ENAM portant sur « Les responsabilités de l’avocat », il est primordial de faire une réforme de la loi organisant la profession d’avocat en vue de renforcer la protection des droits de l’avocat dans l’exercice de ses missions.

KK: Une autre publication en vue ? Sur la même thématique ?

MQ: « Qui veut aller loin, ménage sa monture », alors surprise-surprise. Le temps pour moi de préparer mes armes après ce coup d’essai.

KK: Outre l’arène judiciaire, quels sont vos hobbys ?

MQ: J’aime lire et écrire, alors je me donne le temps de lire et d’écrire autant que je peux.

KK:  Un dernier mot à l’occasion du mois de mars qui est dédié à la femme ?

MQ:  Les femmes doivent être célébrées tous les mois de l’année mais pour cela il faut que chacune de nous reconnaisse sa place et sa valeur.  Et si dans plusieurs endroits du monde, des femmes conscientes de ce pouvoir qu’elles ont décidaient de travailler ensemble sur l’idée de lumière, d’amour, de paix, de fraternité, elles formeraient dans l’invisible un enfant collectif qui influencerait toutes les consciences de l’humanité ; comme le pouvoir qu’elles seules détiennent dans le plan physique d’enfanter.

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